Résumé :

Il est parfois plus difficile de respirer en dehors de l'eau que dans les profondeurs des vastes océans... Sur l'île de Jeju, au sud de la Corée, Hana et sa petite soeur Emi appartiennent à la communauté haenyeo, au sein de laquelle ce sont les femmes qui font vivre leur famille en pêchant en apnée. Un jour, alors qu'Hana est en mer, elle aperçoit un soldat japonais sur la plage qui se dirige vers Emi. Aux deux filles on a maintes fois répété de ne jamais se retrouver seules avec un soldat. Craignant pour sa soeur, Hana rejoint le rivage aussi vite qu'elle le peut et se laisse enlever à sa place. Elle devient alors, comme des milliers d'autres Coréennes, une femme de réconfort en Mandchourie. Ainsi commence l'histoire de deux soeurs violemment séparées. Alternant entre le récit d'Hana en 1943 et celui d'Emi en 2011, Filles de la mer se lit au rythme des vagues et dévoile un pan sombre et bouleversant de l'histoire de la Seconde Guerre mondiale en Asie. Au fil du récit, par la grâce de leurs liens indéfectibles, les deux héroïnes nous ramènent vers la lumière, ou l'espoir triomphe des horreurs de la guerre.

J'ai acheté ce livre après avoir lu quelques bons avis sur instagram et parce-que j'aimerai visiter un jour la Corée du Sud. Je n'avais pas imaginé une seconde tomber sur une pépite pareille. Habituellement j'ai un peu de mal avec les livres abordant l'Histoire, j'aime bien m'échapper, changer de monde, alors quand je ne suis pas forcément attirée par les livres comme celui-ci. C'est pourquoi il était depuis si longtemps dans ma PAL. Mais une fois commencé, comment s'arrêter ?

Je ne m'étais jamais vraiment intéressée à l'histoire de la Corée du Sud, mis à part pour les cours mais ce qui était très peu puisque c'était rarement évoqué. J'ai trouvé le roman très riche de ce côté là : les faits sont là, réalistes, on sent bien que l'auteure sait de quoi elle parle et plutôt que de trouver ça ennuyant comme je le redoutais, j'ai "adoré" (peut-on dire ça d'un contexte de guerre ?). J'en ai appris plus sur l'histoire de ce pays, sur sa culture, ses coutumes, ses traditions et également sur ce qui s'est passé là-bas pendant la seconde guerre mondiale.

L'auteur a choisi de nous raconter les histoires des deux sœurs parallèlement. L'histoire d'Hana en 1943, et celle d'Emi, en 2011. Au début je n'étais pas très à l'aise avec ces retours passé-présent, mais en fait, au fur et à mesure, je les ai vraiment appréciés. Pourquoi ? Parce-que les chapitres dédiés à Hana sont tellement cruels, violents, bouleversants, que ceux d'Emi, nous permettent de souffler un peu.

Je tiens à aborder les personnages et particulièrement Hana. Les personnages que nous livre l'auteure sont vraiment incroyables. Hana s'est sacrifiée pour sauver sa sœur, Emi, mais la vie qu'elle va subir, personne ne devrait avoir à subir ça... Elle ne vit pas, elle survit. Et je me demande toujours comment. Épreuve après épreuve, cauchemar après cauchemar, morts après morts, abus après abus, viols après viols... Toutes ces choses plus affreuses les unes que les autres, comment a-t-elle pu survivre à tout cela ? Comment peut-elle être si forte ? Je ne le sais pas, mais j'ai vécu avec elle le temps de ma lecture. J'ai été angoissée, j'ai eu peur pour elle, j'ai été bouleversée, révoltée, transpercée de douleur et de dégoût, non pas pour elle mais par ce que le monde lui faisait subir. Quant à Emi, sa vie n'a pas été heureuse pour autant. Certes, elle s'en sort bien mieux qu'Hana, mais elle a perdu sa sœur, ses parents, son mariage était arrangé pour les terres que sa famille possédait. Et Emi, à laquelle je n'étais pas très attachée au début, m'a elle aussi beaucoup émue, surtout à la fin lorsqu'elle se livre enfin.

Ce livre n'est , je tiens à le préciser, pas à mettre entre toutes les mains tant il est choquant par le calvaire qu'endure la jeune Hana. Âmes trop sensibles, s'abstenir. J'ai beaucoup pleuré pendant ma lecture, même une fois le livre fermé, je suis restée bloqué sur cette lecture et j'ai continué à pleurer en repensant à ces deux sœurs. . Ce livre a été une vraie claque, plein de rebondissements cauchemardesques. Un roman déchirant, dur, bouleversant. Une histoire qui m'a arraché des larmes, qui m'a touchée au plus profond. Que dire d'autre ? Ce n'est que le début de l'année 2020 et pourtant je sens que ce sera un de mes plus gros coups de cœur pour cette année.

"Voilà maintenant deux mois qu'elle est retenue prisonnière, mais le temps dans cet endroit défile à une lenteur atroce. Elle essaie de ne pas repenser à ce qu'elle a enduré, à ce qu'ils la forcent à faire, à ce qu'ils l'obligent à être. Chez elle, Hana était une autre personne. Sa vie n'avait rien à voir."